Abbatiale Sainte Marie de Souillac
Petite présentation de l’Abbatiale Sainte Marie
Des églises romanes, il y en a énormément en France, des abbatiales, un peu moins. Des abbatiales romanes, le nombre se réduit encore, et si l’on veut une abbatiale à coupoles, il n’y en a que deux : Fontevraud et Souillac !
Depuis le début du XIIe siècle s’élève ce solide bâtiment, placé sous la protection de la Vierge Marie, dans le style du roman tardif, c’est-à-dire que les constructeurs commencent à expérimenter la voute brisée, qui reportant le poids sur les piliers allège d’autant les murs, et permet à la lumière de mieux entrer.
L’homme de ce temps projette sur la construction religieuse sa conception du Divin. Elle est à la fois générale et particulière, elle s’exprime dans l’architecture globale et le visiteur le constate dans le pragmatisme de la construction mais aussi dans l’asymétrie assumée comme témoignage de la nature humaine de Jésus. Mais les détails sont visibles à foison dans la décoration ou la sculpture.
Cette dernière a été commandée à un atelier de Toulouse et ce qu’il en reste après avoir subi les aléas de la guerre de cent ans, les guerres de religions et la Révolution envoie toujours le message fort que les commanditaires voulaient partager avec la population, le rôle essentiel de médiation que Marie exerce auprès de son Divin Fils.
Le tympan représente la légende, connue de tous à l’époque, du moine Théophile, qui ayant passé un pacte avec le diable s’en repentit sincèrement et pria Marie. Celle-ci, touchée, lui rendit le pacte et Théophile fut sauvé de la damnation.
Les statues de deux prophètes Osée et Isaïe sont placées à hauteur d’homme de part et d’autre de la porte d’entrée. Cette place particulière permet de mieux découvrir celle d’Isaïe qui a le moins subi de dommages. Mais la sculpture même interpelle par l’attitude vivante du prophète, sa position qui évoque la danse, par le drapé du vêtement qu’on dirait transparent, la délicatesse du travail de l’artisan.
La place particulière des sculptures du portail, à l’intérieur de l’édifice, date de la restauration de l’abbaye au XVIIe siècle, ce qui nous prive d’une face du trumeau, et donc d’une explication certaine de son symbolisme. Sur l’une, l’évolution d’un couple, sur l’autre, une scène d’enfer et sur la troisième, le sacrifice d’Abraham.
Eglise paroissiale depuis près de 100 ans, elle abrite aussi de nombreuses œuvres d’art du XVI° au XIX° siècle, tableaux et polyptyque, meuble, trompe-l’œil et orgue.
La tour-porche est plus ancienne et porte la trace de peintures à fresque.
Frédéric Vitorri
Pour en savoir plus sur la Restauration de l’Abbatiale